14 septembre 2009

Dans les pas du Géant Dormant


Cette expédition s’annonçait difficile, mais je ne pensais pas autant. L’aventure en tant que telle était extraordinaire, mais le travail, aussi passionnant soit-il, était dur pour le physique. Cela demandait une équipe aux nerfs et à la volonté solide qui a été au rendez-vous. Nous devions faire une étude à environs une heure de route d’Amos. Une série de pêche sur la rivière Harricana et un de ses effluents, le « crique » Kababawisig.
L'Harricana prend sa source au lac Blouin près de Val d'Or et se jette dans la Baie James, soit une distance d'environs 550 km. Le mot Harricana est une déformation,par les missionaires de l'époque, de l'Algonquin "Nanikana" qui signifie la voie principale.


Quelques paysages de l'Harricana

La première surprise du crique Kababawisig, va falloir le passer, mais cette buche n'est comparé a ce qui nous attends plus loin. Voici le premier barrage de la série, ce n'est pas le plus gros mais qu'est ce qu'il est long. On a faillit perdre des collègues dans les creux d'eau.


Les lieux sont magnifiques, l’Harricana est une rivière aux eaux argileuses, bordée d’épinettes, de peupliers et de quelques bouleaux, dans lequel on peut apercevoir de temps en temps des cabanes de chasse. Par endroits, le courant accélère laissant entrevoir quelques rochers qui pointe en surface ou juste en dessous. Nous avons ralenti la cadence à ces endroits difficiles dans lequel le bras du moteur a touché plus d’une fois.

Nous remontions cette rivière pour entrer dans le « crique » Kababawisig, c’est en fait un ruisseau qui se jette dans l’Harricana. Dans ce ruisseau, les vraies difficultés commencent. En effet, tout le long du crique il y a des barrages de castor qu’il faudra passer avec l’embarcation et tout le matériel dedans, soit plusieurs centaines de lbs par moments. En tout, nous devons escalader 5 barrages dont la hauteur augmente plus on s’enfonce dans le crique. Autant vous dires que les castors en ont pris pour leur compte.
Bon bah va falloir y aller !

Ce que j’ai trouvé magnifique, c’est le fait qu’à chaque fois que l’on rentrait dans le crique, il y avait toutes sortes de traces d’animaux la plupart fraîche du jours. Comme vous pouvez le voir sur les photos, on a eu la visite d’orignaux (élan), d’ours, de loutre, de castor ou de loup. Une trace était étonnante, s’était celle de bottes perdues au milieu de nulle part et souvent fraîche, peut être un chasseur.

Les traces d'un castor, très nombreux dans le crique mais aussi dans l'Harricana.
Notre ami l'ours noir, des mimines qu'on aime sous forme de trace.

Trace d'orignal.

Une loutre (Lontra canadensis)

Monsieur Canis lupus, le loup.

On a pu observer quelques oiseaux autant dans le crique que sur l’Harricana. Mais le plus impressionnant était un ours qui se baignait dans la rivière. Dès qu’il nous a entendu, il a déguerpi. L’autre équipe verra un lynx et quelques autres bibittes, comme une belette. Sur l’un des sites de pêche dans le crique, j’ai eu la chance d’entendre des loups hurler, c’est impressionnant, ils se répondent les uns les autres. Malheureusement pour eux, ils étaient sur un territoire de chasse, une réalité à laquelle il faut se faire, deux prédateurs sur le même territoire, ça ne fait pas bon ménage.



Quelques échassiers

Une perdrix ou gelinotte huppée (Bonasa umbellus), c'est vraiment pas farouche comme oiseau, on l'a approchée en pick up.
La période où nous sommes partis correspond avec le début de la chasse à l’orignal. Et pour une personne comme moi qui ne chasse pas, l’engouement pour cette chasse est impressionnant. Une règle de sécurité a respecter dans ces périodes de chasse au gros « calibre », le gilet avec bande réfléchissante et couleur flash est de mise. Le concept de chasse est basé sur la patience, l’orignal affectionne les zones humides. Les chasseurs construisent donc des tours qui leur permettent de scruter les marais. De manière générale, ces chasses regroupent plusieurs chasseurs avec chacun un permis, et d’ordinaire il ne tue qu’un animal pour tout le monde. Malgré la taille de l’animal, il est très discret et peut se faire oublier ou passer sans se faire entendre. Le moindre bruit le mettra en alerte et le fera quitter les lieux où il mettra certainement du temps à revenir.

Du côté des engins, on a pu en utiliser plusieurs afin d’atteindre des endroits difficiles d’accès. Une journée type commençait par une bonne heure de pick-up, ce véhicule utilitaire tout terrain ou presque. Ensuite dépendement de l’équipe nous utilisions un 4 roues ou quad, pour entrer dans un chemin boueux, une « trail » de chasseur. Ou, pour l’autre équipe, un monstre mécanique, le petit tank amphibie, j’ai nommé l’argo. C’est un véhicule phénoménal, peu de chose l’arrête. Il passe sur les arbres en autant qu’il ne soit pas trop gros, il passe dans des trous sur des bosses sans jamais se retourner et le « best », il va dans l’eau, c’est hallucinant. Bon évidemment le bateau notre outil de tous les jours sans lequel les pêche ne pourrait se faire.




En ce qui a trait aux pêches nous avons été très chanceux, car l’Harricana est très poissonneuse comme le montre ces photos. Le crique, l’est aussi mais du plus petit poisson.

Un petit esturgeon jaune (Acipencer fulvescens)

Doré jaune (Stizostedion vitreum), 70 cm
Une laquaiche aux yeux d'or (Hiodon alosoides)


Meunier rouge en haut (Catostomus catostomus) et meunier noir en bas (Catostomus comersoni)

Deux dorés jaune, celui de gauche fait 75 cm (29 po)

J'ai réussi a faire quelques lançés.

09 septembre 2009

Première aventure en Abitibi

J'ai la chance de pouvoir travailler dans le domaine qui me plait, la toxicologie environnementale. Ce qui peut se résumer à étudier l'impact des activités humaines sur l'environnement, notamment les milieux aquatiques. C'est donc en ce 27 aout 2009 que je pars pour l'Abitibi, travailler pour une compagnie de consultant en environnement. L'Abitibi est une région de l'Ouest du Québec, et pour un Européen comme moi c'est déjà le "Grand Nord". Le terme "Abitibi" proviendrait de l'Algonquin qui signifie "la où les eaux se séparent". En effet, une partie des eaux coulent vers le nord et l'autre vers le fleuve Saint Laurent au sud. Mon premier, travail consiste a effectuer une pêche scientifique sur trois sites autours de Lebel sur Quévillon, donc prélever des poissons, des échantillons d'eau et de sédiments pour vérifier l'impact d'une mine a proximité. Je pars donc de Montréal à 7h30 en bus et atteint Lebel à 18h30 le soir. Une journée plutôt longue où je pourrais m'émerveiller sur la quantité impressionnante de Lacs et de Rivières. Plus j'avance vers le nord plus la végétation se fait impressionnante, c'est un "désert vert" absolument magnifique, le froid se fait aussi de plus en plus ressentir. Et oui, j'étais habitué aux températures plutôt chaudes et humides de Montréal, et quand je vois les gens en "T-Shirt" et moi qui est deux pulls et un coupe vent, plus ma tuque, je pense qu'ils rigolent.

Des lichens en association avec ce champignon rouge, et quelques mousses de sphaignes tapissent le sol. Ces lichens sont un met qu'apprécie particulièrement l'orignal (Alces alces) ou élan que l'on appellera sans succès.

Le lendemain matin, nous partons pour les deux premiers sites, la rivière et le lac Wedding. Nous posons les filets dans le lac au matin, puis attaquons les prélèvements de sédiment et d'eau. Nous ferons de même avec la rivière. Je tiens à préciser, que ces pêches sont scientifiques et nous prenons un permis de pêche particulier sur lequel nous mentionnons les lieux de pêches, le types d'engins utilisés (filet scientifique, cage, senne). Chaque excursion de terrain dépend des exigences qui nous sont imposées par le type d'étude demandées (nombre de poisson, espèces, sédiments et eaux, type d'analyse requise). Bien sure le poisson est gardé en vue d'analyses. Nous devons prélever des brochets (Esox lucius) et des meuniers noirs (Catostomus commersoni). Le Lac Madeleine est notre site de référence, sans être une mer intérieur comme quelques lac du Québec, ce lac est quand même impressionnant. La pêche sur ce lac ne sera pas évidente puisque nous nous faisons brasser par la houle, la température n'est pas des plus chaude et pour couronner le tout, il y a une légère pluie. Depuis le début je travail en waders et en ciret, donc pas de problème. Dans ce genre d'activité, il ne faut pas niaiser avec les aspects vestimentaires.

Une vue du ciel au dessus du Lac Wedding. Une chose qui m'a impressionné c'est la grandeur du ciel là-bas, ça peut sembler curieux mais on a vraiment le sentiment que le ciel est plus haut qu'ailleurs.Des "quenouilles" sur le lac Wedding qui doivent bien servir à cacher quelques brochets.
La rivière Wedding.
Les abords de la rivière étaient couvert de cette fleur blanche qui était fermée a notre arrivé le matin puis qui s'ouvrait avec le jour, ce sont des immortelles blanche (Anaphalis margaritacea). On dit qu'elles soignent des brulures.
Voici quelques clichés du Lac Madeleine, un très beau lac.

Je note que le Brochet que je chéri et adore pécher, ici n'est pas plus apprécié que ça et on lui donne le doux nom de "mangeux d'chaloupe". J'entend déjà les grognements de mes no-killeux, ce que je suis aussi, mais il faut voir une chose et relativiser, la région est habité à raison de 2 hab/km2, la quantité de lacs est inimaginable et la quantité de poisson hallucinante donc oui, cela n'excuse en rien les comportements abusifs mais ne jugez pas trop vite et soyez tolérant. Nous avons laissé les filets peu de temps pour éviter une accumulation inutile du poisson, nous allions vérifier a intervalle plutôt serré et dès que nous avions les poissons désirés, les filets étaient retirés tout de suite.
Deux brochets de 90 cm et 80 cm pour un poids avoisinant les 9 lbs peut être plus, je ne me rappel pas exactement. Des poissons moyens, m'a t'ont dit, ça laisse rêveur.
Un doré jaune (Sander vitreus ou Stizostedion vitreum ) de 55 cm et près de 6 lbs.

Nous avons quand même pût en relâcher quelques uns qui était encore vivant, certainement pris depuis peu.

Pour finir, le travail a été très physique pour moi qui travaillait principalement en laboratoire avant, je vais certainement mettre un peu de temps a m'adapter aux conditions climatiques aussi, mais je suis dans mon élément avec un travail qui me plait donc ça va être que du bonheur. De plus, je suis dans une région du Québec où la pêche y est formidable notamment pour le brochet.